Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/184

Cette page n’a pas encore été corrigée

170 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

des autres ; et de telle façon aussi que soi-même on s'y amplifiera, on s'y améliorera, on y deviendra, non point une créature riche en or et en domaines, mais une riche créature, jamais lasse de semer les exemples, le,s services et les bienfaits ».

C'est joli; mais il y faut des organisations sociales, des libertés, une civilisation. Précisons : pour les métiers, il y fallait les corporationss ; pour les carac- tères, il y faut la famille unie. Or celle-ci est atta- quée de toutes parts, et d'abord par l'Université radi- cale-socialiste ; et celles-là ont été détruites avec quelques autres forces nécessaires.

Et l'Université ne peut nous fabriquer que des bacheliers. M. Gâche le sait bien. Il est professeur. Parmi les enfants qu'il prépare au baccalauréat, peut-il nous dire combien il en compte qui désirent, ou plutôt dont les parents désirent pour eux, cette (( clé des carrières », à seules fins d'exercer un métier utile, honnête, et de s'enrichir comme créature, et combien pour conquérir, une fois pour toutes, le « droit » au parasitisme ?

L'Université officielle ne peut former que des électeurs et des fonctionnaires sinécuristes. C'est la liberté seule qui forme les citoyens. L'Université po- pulaire que nous avions fondée était une tentative d'organiser cette liberté. On l'a entravée, après avoir essayé de la dénaturer, et on l'a détruite. C'est donc que les Français sont mal préparés à la liberté et qu'ils se soucient peu de l'éducation sociale quand elle n'est pas un moyen pour des fins politiciennes, c'est-à-dire, en définitive, antisociales.