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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 169

semble le plus possible à la maison paternelle. Déjà, chez nous, on a fondé quelques établissements privés dont le régime, si on peut encore l'appeler de ce nom, est calqué sur la vie de famille. Plus de dor- toirs, chaque élève a sa chambre ; plus de réfectoire, les repas se prennent dans de véritables salies à

manger, la table est mise, ornée, servie comme dans

nos ménages par la femme du directeur; plus de cours pareilles aux préaux où les détenus tournent en rond, mais des jardins, des parcs, une ferme ; plus de salles d'études, Tenfant travaille dans sa chambre dont Tarrangement et l'orn.ementation sont laissés à son goût ».

On le voit, tout ce que, matériellement, Tenfant a dans sa famille, il le trouve dans ces établissements modèles. 11 n'y manque que l'essentiel, ce qui, pré- cisément, doit en faire un homme de sa classe et de sa race : les souvenirs, toujours présents, évoqués en commun, les liens du sang, l'affection profonde des père et mère, des frères et sœurs, la fusion con- stante des pensées et des sentiments, l'âme même de la famille.

Nous dissocions ainsi tous nos groupes sociaux organiques, et puis nous essayons de les reconsti- tuer avec des éléments inertes ou avec des mots vides. Et nous appelons cette destruction systéma- tique et cette pénible caricature : le progrès !...

M. F. Gâche nous dit encore : « Ce qu'il faut,, c'est choisir un métier honnête et se jurer qu'on Texercera de telle façon que ce métier deviendra le plus beau de tous les métiers, l'objet de l'admiratiort