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168 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

donner leurs garçons, voire leurs filles, pour qu'on en fasse des bacheliers, c'est-à-dire des bénéficiaires des majorais bourgeois. Ils n'en demandent pas plus, ils savent qu'ils n'ont pas mieux à attendre de ren- seignement d'État. S'ils ont encore quelque souci d'instruction humaine, ils s'en chargeront eux- mêmes, ou ils en chargeront des précepteurs de leur choix. Ce sera, d'ailleurs, l'exception. Gela nuit aux examens.

M. F. Gâche nous a décrit avec émotion, judicieu- sement, le rôle des mères. Mais il ne voit pas assez que l'Université réduit de plus en plus ce rôle, et qu'ainsi les femmes le désapprennent. Il y a une École des mères. Mieux que* tout ce que nous pour- rions dire, cela marque où nous en sommes. Cette École n'eût été que ridicule quand toutes les femmes étaient des mères qui se transmettaient de génération en génération l'instinct magnifique, la science pro- fonde, l'art sublime d'élever les enfants.

L'Université comprend un tiers d'internes. A me- sure que la famille se désagrégera, l'internat se géné- ralisera. C'est là que nous allons. Ce sont les internes, d'ailleurs, qui préparent le mieux leurs examens. La vie de famille, toute vie, où Ton se fait homme, n'est pas propice aux succès scolaires. Mais M. Gâche vou- drait bien marier ces contraires.

a Pour ne rien exagérer, dit-il, on peut réduire les inconvénients de l'internat à ceci : la vie de Tin- ternat ne ressemble pas assez à la vie de famille. Beaucoup d'éducateurs, en tous pays, cherchent des remèdes. Ils veulent que la maison d'éducation res-