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^ CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 167

congrûment leur office. Ayant contribué à détruire l'Église, à dissoudre la famille, elle n'a pu les rem- placer. Aujourd'hui, quelques universitaires intelli- gents voient le mal, et ils s'efforcent d'y remédier. Mais, quels que soient leur bonne volonté et leur désintéressement, ils ne peuvent aller contre eux- mêmes. Ils voudraient reconstruire avec ce qui ne peut que détruire. Ils oublient que toute action posi- tive est de liberté.

Pour l'œuvre d'éducation dont ces universitaires reconnaissent enfin l'Université incapable, ils font appel à la collaboration des parents et surtout à celle des mères. « La chose publique a moins besoin de censeurs que de collaborateurs : in libertato labor », dit M. Gâche (1). Hé, oui ! mais encore faut-il que ces collaborateurs n'aient pieds et poings liés. Le concours des parents et des maîtres suppose d'abord la pleine liberté de l'enseignement. Confusion n'est pas concours. Les fonctions des maîtres et des pa- rents doivent rester distinctes. Le parlementa- risme, qui n'est que la confusion des fonctions, n'aboutit, pour le mieux, qu'à l'inertie. La première participation efficace des parents, c'est de choisir les maîtres responsables, ceux qui s'inspirent de la doc- trine directrice dont ils ont eux-mêmes vécu. En de- hors de ces conditions de liberté, il n'y a pas de col- laboration possible. Et cela implique la séparation définitive de l'École et de l'État.

Jusque-là, néanmoins, les parents continueront à

(l) Mères et fils.