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166 DEUXIÈME PARTIE — LA. GRISE POLITIQUE |

Il y a à craindre, aussi, que ces associations ne' deviennent autre chose que ce qu'elles doivent être. Notre système électif fait tout tourner en politi- \ querie. Il transforme les œuvres les plus sociales en moyens de guerre pour les partis. Si ce ne sont pas les catholiques qui utilisent ainsi les associations de pères de famille, ce seront les francs-maçons. Le pouvoir est à qui sait le prendre. Dès qu'un moyen peut servir, les partis l'emploient.

Tracasser quelques instituteurs, plus ou moins maladroits, sectaires ou niais, ou simplement parce qu'ils déplaisent à une demi-douzaine de hobereaux et de dévotes aigries, cela n'atténuera point notre anarchie morale et intellectuelle. Et c'est pourtant à cette racine qu'il faut aller.

Le positivisme seul indique la solution sociale, c'est-à-dire celle qui va contre tous les partis : liberté de renseignement, suppression du budget de rinstruction publique, de tout budget théorique, complète liberté spirituelle, organisation de l'opinion publique. Et ce ne sont pas des votes qu'il y faut, mais des volontés. L'éducation se fait surtout par les institutions, c'est-à-dire par le jeu souple et vivant des libertés. Or, dans une société désorganisée, à •étiquette démocratique ou autocratique, les institu- tions traditionnelles s'affaiblissent et perdent leurs vertus éducatives. On y supplée, sans doute; mais tout ce qu'on tente en ce sens est contre-éducateur.

Ainsi en est-il de l'Université. Créée pour res- treindre et supplanter les plus nobles libertés de penser, de croire et de sentir, elle ne peut remplir