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162 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE !

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tration comme une infirmerie où je pourrai faire halte et me reposer, « me refaire », comme on dit.

« Depuis le commencement de Tannée, les affaires de la France sont en diminution (importation et ex- portation) de plus de 350 millions de francs. Cette perte énorme du commerce français s'est partagée- sur un grand nombre de vaincus. Ceux-ci, fatigués de la lutte, désillusionnés, affamés, ont cherché un" refuge, tout au moins provisoire, dans la sécurité des fonctions publiques. Ceux qui ont pu entrer dans rAdministration n'ont pas hésité, car il faut manger, et c'est ce qui explique l'augmentation du nombre des fonctionnaires en France.

« Lutter encore ? La lutte dans le commerce se fait à coups de billets de banque. Le commerçant ou l'industriel sans le sou (qui n'en a pas moins l'hon- neur de payer patentes, contributions, et le reste) succombe sous les charges croissantes, les crisesi l'achèvent, sa production est pénible et coûteuse...

« C'est là toute mon histoire.

« Recommencer? Oui, ce serait assez de mon ca- ractère, recommencer seul, sans argent, avec seule- s ment l'expérience qui m'a coûté si cher. Mais, dans la situation présente, ce serait encore, inéluctable- ment, aboutir au même résultat, pire encore, peut- être.

« Que pensez-vous de tout cela? »

Ce que nous en pensons, nous l'avons dit, c'est que notre société française traverse une crise des plus dangereuses, c'est que nous ne pouvons plus éviter la catastrophe.