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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 159

fonctions essentielles que les groupes organiques se fortifient et deviennent des puissances sociales, c'est- à-dire des libertés positives.

Nous n'avons pas à nous excuser d'une digression : sous le régime parlementaire, assistés et fonction- naires sont des clients. Mais revenons à ceux-ci, qui caractérisent mieux le régime.

Le fonctionnaire n'admet plus qu'il doive quelque travail pour ses appointements. Il ne consent qu'à fournir, pour la galerie, quelque vague prétexte à émarger. Au fond, il se considère comme une unité 4e la bande conquérante qui a droit à sa part de prise. Cette part, il la veut toujours élargir, et par ies mêmes procédés, non par des titres réels. Ainsi, de haut en bas, se noue une complicité tacite qui rend impossible la discipline et qui désengrène les rouages administratifs.

Il est question de limiter à 12,000 francs les gros appointements des hauts fonctionnaires. Mesure d'économie? Non pas. Il ne s'agit que de caser un plus grand nombre d'électeurs avec des émoluments moindres. Et cela n'améliorera pas les services.

Il faut deux millions d'électeurs, sous le régime du suffrage universel, pour assurer définitivement à la bande radicale-socialiste la tranquille possession j du pouvoir au moyen duquel on pressure le pays : la logique du système veut que le nombre des fonc- tionnaires, que les producteurs français auront à entretenir sous peu, aille jusque-là. On ira donc, et rapidement. Ce qui ne veut pas dire que notre budget fantastique de quatre milliards, qui atteindra alors,