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158 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

dit M. Jeanneney, on a trouvé des commerçants, des cultivateurs (Tun d'eux paye 184 francs d'impôt fon- cier), d'assez nombreux fonctionnaires (l'un de ceux qu'on signale a un traitement supérieur à 4,000 fr. un membre de la municipalité... Le cas a été signalé d'enfants vivant avec leurs parents et qui, ayant sub- venu à leurs besoins jusqu'à la loi d'assistance, ont fait directement et pour le compte de ceux-ci une demande d'inscription. Ailleurs, enfin, un assisté qui avait vécu jusqu'à présent avec sa fille l'a quit- tée pour avoir droit à une allocation mensuelle de 45 francs ».

C'est ce qui est le plus grave.

On ne le voit que trop, là encore, ce ne sont pas les expédients législatifs qui peuvent remplir les fonctions sociales. 11 y faut les organes sains, les groupes organiques puissants : la famille d'abord, le syndicat, l'association coopérative, la mutualité, la commune et la région ensuite.

Ce n'est pas l'affaire de l'État, par exemple, d'as- surer les citoyens contre tous les risques, de secourir la vieillesse et l'invalidité. La loi sur les accidents du travail entrave la production et suscite des con- flits entre patrons et ouvriers ; l'assistance aux ma- lades (loi du 15 juillet 1893) est dérisoire ; nous ve- nons de voir à quoi aboutit la loi d'assistance aux vieillards. C'est au syndicat d'assurer ses membres contre les accidents du métier; c'est à la famille' d'avoir soin de ses chers malades et de faire un soir tranquille à ses vieillards, — et c'est dans l'accom- plissement de leurs devoirs, dans Fexercice de leurs