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154 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

de plus en plus mal. Les routes se défoncent, elles^' ne sont plus entretenues, les malfaçons et la gabegie i sont,dans tous les travaux publies. Les commerçants- et les industriels se plaignent des services de trans- ports, des postes, télégraphes, téléphones, etc.

C'est que les fonctions publiques, des petites aux. grandes, ne sont plus que des primes électorales. Il I en est de même des distinctions et autres faveurs; il i en est de même — ô charité républicaine ! — de- Tassistance.

M. Fernand Nicolay a cité cet extrait d'un rapport de la Cour des comptes (1) : « La Cour a constaté que, sur les sommes remises chaque année au préfet de la Seine, pour être distribuées aux pauvres, pour secourir les misères urgentes, une partie avait reçu une autre destination... On s'était servi de Targent des indigents pour payer des loges au Théâtre-Fran- çais et à la Porte-Saint-Martin ; des subventions au ! théâtre d'Application, à l'Observatoire du Trocadéro, à la Chambre syndicale de THorlogerie, à la Société des gens de lettres, à des Sociétés d'escrime, et même des allocations pour la fête de la Mi-Carême ! »

M. Fernand Nicolay nous rappelle aussi que le per- sonnel de l'Assistance publique, qui s'est accru de^ 7,000 employés nouveaux en dix ans, coûte 26 mil- lions de francs, soit les deux tiers de l'énorme budget de la charité officielle. Ainsi, sur 100 francs donnés pour les pauvres, il leur en revient à peine 35.

(1) Ce que les pauoî'es pensent des riches.