Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

152 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

leurs, douaniers, agents des postes et télégraphes ou cantonniers. Ils n'accepteraient même pas, en 'fussent-ils capables, d'effectuer un travail en rapport avec les appointements.

C'est ainsi qu'on est amené à restreindre autant qu'il se peut le personnel des services utiles, trop faiblement ou justement rémunérés, et à multiplier }es sinécures. Et, plus on en crée, plus on éveille de convoitises, plus le mal s'aggrave. Si, à la suite d'une réaction de l'opinion publique, nos dirigeants se voyaient obligés de supprimer telle ou telle sinécure, on peut être assuré qu'ils la reconstitueraient ailleurs ou qu'ils se dédommageraient sur les fonds secrets. Le sinécurisme est indispensable au régime. Le gouvernement républicain parlementaire ne se peut soutenir autrement. D'ailleurs, le suffrage universel, livré à ses propres impulsions désordonnées, ne se- rait même pas capable de nous conserver cette fa- -çade. Mieux vaut encore l'exploitation en coupe réglée d'une bande que la pratique sincère du suf- frage universel. C'est tout le système qui est à refondre. ' C'est là qu'est le mal, dans le fonctionnarisme poli- ticien, parasitaire, entendons dans le sinécurisme et dans l'esprit sinécuriste, qui tendent à faire de tous nos électeurs radicaux-socialistes des parasites vivant sur le reste de la nation. Ainsi, la pérennité du régime est assurée.

La police est débordée, semble-t-il. Au reste, elle •hésite à arrêter des apaches qui peuvent être des électeurs influents de député ministériel, sinon des