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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 151

employé, et c*est une manière d'éducation que de faire participer tous les citoyens à un acte vraiment social.

Le grand nombre des fonctionnaires dans les postes et télégraphes, aux colonies, aux écoles, à Tarmée, par exemple, l'extension des services publics, sont un signe de force, de prospérité et de civilisation.

Et puis, dans une démocratie organique, est-ce que tous les travailleurs ne deviennent pas, en fait, des fonctionnaires sociaux?

Ce n'est donc pas à restreindre le nombre des fonctionnaires que nous devons viser ; mais bien plu- tôt à généraliser, dans toutes les professions, les de- voirs essentiels qui subordonnent toute activité à l'intérêt public.

Toutefois, ce n'est pas ce que les chiffres cités plus haut indiquent. Évitons donc, d'abord, la confusion courante.

Le régime électoral et parlementaire, pour se sou- tenir, multiplie, et nécessairement, les sinécures, mais non pas les services sociaux. Il est même en- clin à réduire ceux-ci pour faire de la place.

Il ne saurait en être autrement. Tout le système manœuvre électoralement. Les comités préparent, les partis conquièrent, les élus représentent les vain- queurs, et les ministres répartissent les dépouilles. Les sinécures sont les plus recherchées.

On entend bien qu'un électeur influent, un secré- taire ou président de comité, un commanditaire de l'entreprise électorale, un député sans espoir ou embarrassant n'accepteraient point d'être institu-