Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

14G PREMIÈRE PARTIE — LA GRISE ÉCONOMIQUE

Le syndicat rompt le charme des formules nua- geuses. Il arrache Touvrier aux préoccupations ex- clusives de la politique, il le ramène aux réalités de son métier, et à Taimer. Il ranime Tesprit de corps, il réveille le sens des hiérarchies, il réapprend le respect des compétences. Il rétablit par là la fixité et la continuité dans la profession. Et c'est tout le bonheur social : aimer son travail, accepter son de- voir, avoir la sécurité, être fier de son rang quel qu'il soit.

Le syndicalisme est comme le sabre de M.. Joseph Prudhomme, qui servait k défendre la Constitution et au besoin à la combattre : il est d'anarchie et d'ordre.

Il sera décidément d'anarchie s'il ne se peut réa- liser, si on le pousse dans la démagogie, ou si, comme le souhaitent MM. Ch. Benoist et Klotz, on le dénature en le parlementarisant ; il sera d'ordre s'il conquiert sa puissance sociale.

Il a contre lui ses propres chefs qui le mécon- naissent et le parlementarisme qui ne supporte point l'ordre.

« Toute réforme qui tend à diminuer l'esprit de lutte, dit M. Griffuelhes, un de ces chefs malencon- treux, est combattu par nous. C'est ainsi que nous sommes les adversaires irréductibles des projets de loi de MM. Waldeck-Rousseau et Millerand sur la capacité commerciale des syndicats et sur l'arbitrage obligatoire ». C'est la meilleure raison qu'il y ait pour les hommes d'État — s'il en reste — de resti- tuer aux associations, à toutes les associations, y