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144 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

^gare parfois les énergies ouvrières, faute de lumière directrice, il ne les corrompt point et il les exalte ; il cultive la vis sociativa.

Comme le disait fort bien M. Millerand à Car- maux, en octobre 1902 : « Sans elle (l'organisation ouvrière), le prolétariat demeure à Tétat de pous- sière livrée h tous les hasards. Par elle, il prend conscience de sa force, et aussi de ses responsabi- lités. Dans ses syndicats, dans ses Bourses du tra- 1 vail, dans ses associations de tous genres, il apprend, pour son plus grand profit, comme pour celui du pays tout entier, à se mesurer avec les réalités, à ré- gler son action et sa marche ».

Le syndicalisme ne reconnaît que les métiers, il ne considère que les classes. Les partis, qui fomen- tent toujours la guerre des pauvres contre les riches, n'ont aucun sens pour lui. S'il parle des « jaunes » et des « rouges », c'est qu'il ne s'est pas encore com- plètement débarrassé du verbiage révolutionnaire. Mais il a découvert la détestable machination politi- cienne que fut Fanticléricalisme. « S^il n'est pas fait allusion à la neutralité religieuse (dans les statuts de la C. G. T.), dit M. Emile Pouget, c'est unique- ment parce qu'en France ces croyances sont un ves- tige du passé qui s'abolit de jour en jour et dont il n'est plus question dans la vie courante ». Dernière- ment, M. de Mun écrivait : « A Méru, le nouveau chef de la C. G. T., pour son discours de début, ; déclare qu'il ne s'agit pas de savoir si les ouvriers i sont catholiques ou non, mais si leurs salaires sont i suffisants, elles ouvriers applaudissent ».