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136 PRIMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

guerre n'a jamais pour objet qu'une paix plus du- rable et plus digne, même la guerre de conquêtes, et aussi de se limiter et de se régler. Au reste, si la paix est un bien, et si nous la désirons, nous savons i que ce n'est point le plus précieux des biens. Nous n'entendons point lui sacrifier ce qui lui est supé- rieur, — notre civilisation, par exemple, et la terre des pères qui nous fera revivre dans nos enfants.

Il n'y a pas d'organisation sans division des fonc- tions, sans discipline, ni sans hiérarchie. Par le fait qu'on cherche à s'organiser, on accepte de se spécia- liser, de converger et de se subordonner.

La lutte de classe, qui vise à la suppression vio- lente des classes, est anarchique. La notion de classe, qui s'y oppose, est organique.

L'organisation de la production, c'est donc la divi- sion du travail, la discipline des producteurs et la hiérarchie des fonctions industrielles. Et c'est de cette organisation que dépend une plus intense produc- tion, condition primordiale de toute amélioration économique. Le syndicalisme n'a donc pas à énerver Tautorité de la direction industrielle, non plus qu'à disputer sur qui la doit détenir, mais seulement à la stimuler et à la régler pour qu'elle soit exercée digne- ment à tous égards.

Sans doute, aujourd'hui, on voit le syndicalisme proclamer qu'il veut supprimer les classes en multi- pliant systématiquement les grèves partielles, prélude de la grève générale, et en préparant la grève géné- rale, prélude de la révolution sociale, pour, après, transférer les pouvoirs de l'État aux syndicats fédérés.