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132 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

sa façon avec un journaliste : « Ils n'ont certaine- ment pas dit dans leurs meetings le quart de ce que j'ai écrit». L'antimilitarisme a paru dans la littéra- ture il y a plus de vingt ans, avant qu'il fût question de syndicalisme, et il n'est tombé en frénésie que depuis que les agrégés de TUniversité s'en sont mêlés.

Chaque année, TUniversité déverse sur la société des milliers d'infirmes sociaux qui s'acharnent à couper les câbles qui nous relient, à saper nos as- sises et à tarir la source vive de notre sensibilité sociale. Aa sang généreux qui circulait dans le vi- goureux organisme qu'était la société française, ils s'efforcent, d'un travail abominable, à substituer la vase méphitique de leur éloquence. Qu'une légende nous réconforte et nous humanise, aussitôt quelque grimaud politicien, qui n'a pas d'autre moyen de se pousser, voudra la souiller de textes contestables. De cela, la France sera diminuée, un peu plus découragée ; mais, lui, il sera professeur de Faculté ou député, et c'est tout ce qu'il veut.

Ils parlent de la société comme Helen Relier, la prodigieuse jeune sourde-muette-aveugle américaine, décrit la nature dans ses livres. Mais pour un aveugle ' de naissance sincère, la seule couleur est le noir. C'est ainsi, imagine-ton, que M. Gustave Hervé, agrégé de l'Université, et donc sourd-muet-aveugle social, nous entretient de l'Humanité.

Si les désertions et les actes d'indiscipline dans Tarmée se multiplient, ce n'est donc point au syndi- calisme seulement qu'il s'en faut prendre. Lui-même, il est victime des sophistes plus ou moins athéniens.