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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 131

L'antimililarisme ne se soutient pas mieux. Sachant déjà que la torpeur sociale est débilitante pour Tin- diviclu et la société, les syndicalistes sauront bientôt, ce qui est plus profondément vrai, que la veulerie politique est plus anémiante encore pour les races et les nations. Que les organisations ouvrières fran- çaises se heurtent aux organisations ouvrières étran- gères, comme il ne peut manquer d'arriver, et elles connaîtront, malgré les redondances des énergu- mènes intellectuels et les humanitaireries des fai- seurs ou des sots, qu'il y a des catégories politiques, comme les conflits économiques leur ont appris, malgré les pompeuses Déclarations des droits de l'homme et les discours ministériels, qu'il y a des catégories sociales.

L'intelligence, d'abord, confond toutes choses, puis elle commence à distinguer, puis elle série, puis etle évalue. L'activité, d'abord, veut tout embrasser, puis elle divise, puis elle hiérarchise. Ainsi, le pro- létariat, dans le domaine social, a reconnu qu'il y a des catégories sociales qui sont des classes, et qu'il les faut organiser. Il arrivera de même à reconnaître qu'il y a aussi des catégories politiques qui sont des nations, et qu'il les faut fortifier.

Chez l'ouvrier, Tantimilitarisme est une sorte d'op- position au gouvernement qui envoie des soldats en temps de grève et au patron qui affiche des senti- ments chauvins tout en employant des Italiens, des Belges ou des Allemands. Dernièrement, M. Anatole France, parlant des ouvriers antimilitaristes qu'on venait de juger et de « saler » durement, badinait à