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130 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

aux senlimenls les plus mauvais. Il développe Thy- pocrisie et la lâcheté. Il éloigne des revendications viriles et tîères. Il déprave les intelligences en les poussant à la sottise des besognes inutiles et souvent contradictoires ».

Mais Terreur se dénonce à l'user. Le socialisme pouvait vivre de ses chimères et du vent de ses déclamations, il remettait Tépreuve à la réalisation lointaine de son eschatologie merveilleuse. Le syn-^ dicalisme s'éprouve tous les jours.

Le socialisme faisait de Talchimie sociale quand il promettait aux simples de fonder Fharmonie mon- diale sur Tuniverselle inertie et la prospérité de tous- sur Tindolence de chacun. Le syndicalisme ne pré- tend pas avoir découvert le mouvement perpétuel, ni créer Têtre du néant. Il n'attend rien que de l'énergie disciplinée et convergente de tous. S'il harcèle le patronat de ses exigences, ce n'est pas qu'il croit que celui-ci y peut satisfaire par sa seule volonté, c'est parce qu'il a éprouvé que ces exigences stimulent l'ingéniosité, Tintelligence, l'audace des techniciens et des capitalistes, qu'il en résulte un accroissement de production et que le bien-être général ne s'amé- liore que par là. On le voit, le syndicalisme ne peut être pour le ca canny, non plus que pour le sabotage qui prescrivent le travail lent, mal fait, la détériora- tion des matières premières et des machines. Ici, entre parenthèses, nous saisissons la différence qu'il y ,a entre le sens pratique matérialiste de l'ouvrier anglais trade-unioniste et le sens pratique idéaliste de l'ouvrier français syndicaliste.