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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 120

les erreurs de Tignorance et les aberrations de la misère?...

Les ouvriers anglais et écossais veulent des résul- tats matériels immédiats et rien que pour la corpo- ration. Les ouvriers français veulent plus. Ils pensent que leur sabotage est de la révolution en détail. S'ils en sont là, c'est qu'en somme, ils Font peu exercé. Si le sabotage leur répugnait moins à essayer, ils en seraient déjà revenus. Ils en re- viennent, d'ailleurs. Voici ce qu'en disait un ouvrier ultra-révolutionnaire dans le journal V Anarchie :

« Nous sentons qu'il est nécessaire, logique, d'im- primer à toute œuvre qui sort de nos mains et de notre cerveau, le cachet de notre sincérité, de notre conscience et de notre joie de bien faire, car c'est cela qui fait la caractéristique de toute œuvre vrai- ment humaine, bonne et belle. Nous sentons sur- tout, fortement, qu'il nous est impossible d'avilir notre œuvre sans nous avilir nous-mêmes.

« Voilà pourquoi le sabotage nous dégoûte.

(( Exercer son activité combative, indirectement, en agissant contre une chose inerte, qui n'en peut mais, est ridicule et enfantin, jamais un être raisonnable ne pourra se complaire à nuire, en cachette, à quel- qu'un, fût-il patron, sans profit pour soi ni personne.

« Il y a tant de manières d'agir « positivement » qu'on ne voit pas comment on peut être amené à n'agir que « négativement ». Quel aveu d'impuis- sance intellectuelle et morale ! Quelle résignation de faiblesse et de néant I...

« Le sabotage avilit les caractères en faisant appel

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