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126 PUEMIÈRE PARTIE — LA GRISE ÉCONOMIQUE

des résultats matériels et personnels, sans se soucier des répercussions sociales. A New-York, par exem- ple, les aides-maçons ne doivent se servir que d'une main pour remplir leur hotte.

Le syndicalisme, au contraire, tend à exalter les forces productives.

C'est ce qu'il est convenu d'appeler le sens pra- tique des ouvriers anglais et l'idéologie chimérique des ouvriers français.

Sans doute, les plus gros salaires sont assurés aux trade-unionistes. Mais il en va comme du protec- tionnisme : ce n'est que provisoire. Ils sont, au sur- plus, dans des conditions économiques différentes. Les traditions aussi sont tout autres. C'est ainsi que le parlementarisme anglais a pu durer si longtemps. Mais pour être plus lente, la décomposition politique et sociale ne s'en effectue pas moins. M. Aynard, dans la Revue hebdomadaire^ en a fort bien marqué les symptômes. L'émeute effroyable des iinernployeed^ qui ne s'anime d'aucun rêve chimérique, que la faim bestiale seule déchaîne, n'est encore qu'une rumeur menaçante ; mais elle indique un mal pro- fond.

Notre syndicalisme a une autre envergure. « Il ne limite pas son action à revendiquer uniquement pour ses membres, dit M. Emile Pouget, il n'est pas un groupement particulariste, mais profondément social ».

Mais, alors, pourquoi le sabotage ? Si ce n'est pas absolument l'hypocrite ca canny, ce n'est pas tou- jours, non plus, le méfait stupide.