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122 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

sion des classes, il voudrait sa propre destruction. Et c'est absurde.

Il s'agit, nous dit-on, d'élaborer un droit nouveau^ celui du travail à s'organiser librement, a Libération du producteur par Torganisation de la production ))^ ajoute-t-on. D'un autre côté, la C. G. T., dans ses derniers statuts, déclare qu'elle groupe, u en dehors- de toute école politique, tous les travailleurs con- scients de la lutte à mener pour la disparition du sa- lariat et du patronat ».

Ce langage, nous l'avons déjà entendu. Ce n'est plus là le pur syndicalisme, entendons la doctrine- originale et forte, parce qu'organique et positive, qu'élabore Texpérience journalière de l'action prolé- tarienne. Des intellectuels interviennent et, malgré leurs excellentes intentions et leur ferme propos, d'exprimer exactement le penser populaire, ils ne se peuvent tenir d'exposer leurs sentiments particuliers- formés, en retrait de la vie sociale, par les livres et la culture universitaire.

Au contraire, le syndicalisme spontané a bien la notion positive de classe. Et si profondément qu'il reste sagement conservateur, et plus peut-être qu'il ne conviendrait. Car ce n'est pas, quoi qu'on en dise, à la disparition du salariat et du patronat qu'il incline.

Ainsi, M. Emile Pouget définit le syndicat : « la cellule de l'organisation corporative ». C'est bien. Mais il ne s'aperçoit pas que la corporation comprend tous les éléments de la profession, patrons, employés et ouvriers. C'est la négation de la (( lutte de classe». M. Pouget, d'ailleurs, n'est pas un ouvrier.