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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 121

syndicats ouvriers. Sous Timpulsion du syndicalisme, lescartells, les trusts se constituent. C'est que l'orga- nisation est une force productrice d'autres forces, c'est-à-dire d'autres organisations, u C'est lui qui porte le progrès économique, nous dit M. Hubert Lagardelle, en jetant le capitalisme dans les voies du plus haut perfectionnement possible. Plus les exi- gences de la classe ouvrière sont pressantes, plus ses injonctions deviennent hardies, et plus le dévelop- pement technique s'accélère et s'intensifie. Or, s'il €St vrai que le progrès matériel du monde soit lié à la plus intensive production, le rôle du prolétariat révolutionnaire prend encore une plus haute signi- fication ».

Rien de plus exact. Mais ce même théoricien du syndicalisme ajoute : «lutte des classes », et ici, y mettant du sien, aussitôt, il établit une confusion. Nous voudrions essayer de la dissiper.

Le syndicalisme substitue à la notion de parti, c'est-à-dire de guerre dans la nation, celle de classe, c'est-à-dire de division du travail social et d'émula- tion. Nous insistons sur ce point : il est capital.

La lutte de classe, dans le sens révolutionnaire, destructive de classe, méconnaît la notion de classe. La lutte de classe est une conception de parti, toute théorique et dogmatique. La notion de classe est une donnée de l'expérience, toute relative. Le syndica- lisme a reconnu cette organique notion de classe. Il s'en est vivifié. Une organisation ne peut poursuivre sa propre disparition. Or le syndicat est bien une organisation de classe : s'il se proposait la suppres-