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120 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCOiNOMIQUE

qui donne la première place à l'intuition, et qui pro- clame que le plus simple ouvrier engagé dans le combat en sait davantage que les plus abscons doc- trinaires de toutes les écoles... Les producteurs en- 1 gagés dans la lutte syndicaliste savent d'instinct qu'il îie s'accomplira pas de changement en dehors de leur volonté et de leur organisation, et que les créa- tions de la vie seront toujours plus riches que les ! plus merveilleuses inventions des fabricateurs de systèmes ».

Au contraire du socialisme électoral, le syndica- lisme est donc, pour le prolétariat, une constante leçon d'énergie et un permanent rappel au bon sens social.

Et par là, d'abord, le prolétariat s'affranchit de rinfluence mauvaise de Tintellectuel déclassé, du bachelier réfractaire, bouffi de prétentions, dupe lui-même de ses sophismes imbéciles, et de l'arriviste effréné qui brûlerait Paris pour devenir conseiller municipal.

L'énergie et le bon sens sont de bonnes acquisi- tions. Le relativisme les complète. Le socialisme, paresseux, intellectuel, de lutte, était absolutiste; le syndicalisme, d'action, d'expérience, d'organisa- tion positive, est relativiste. Il est en gestation con- stante, et donc en perpétuelle correction.

Il dépasse le prolétariat pour surexciter l'énergie industrielle, l'audace capitaliste. D'abord, il pousse les chefs d'industrie à s'organiser aussi. Nous avons déjà cité les chiffres qui attestent le développement .des syndicats patronaux, parallèlement à l'essor des