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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME il^

aveugles, de formules naïves, presque mystiques^» quasi messianites, et aussi de vigoureuses vertusy d'activité éducative, d'élan énergique et généreux et de volonté organique latente. C'est ce qu'on a appelé le syndicalisme.

« Une association créée pour la défense des inté- rêts professionnels de ses membres » : telle est la définition légale du syndicat. Et Ton sait que ces intérêts se peuvent opposer parfois à l'intérêt géné- ral. Le trade-unionisme l'a souvent montré.

Mais des ouvriers français sont moins soucieux de leurs intérêts immédiats et contingents. Dans leurs^ syndicats à peine ébauchés, ils ont élaboré d'abord- une doctrine. C'est ce « syndicalisme » qui a donné son essor au mouvement ouvrier de ces dernières- années. C'est lui qui en a inspiré l'organisation^ D'ores et déjà, dans notre histoire sociale, il im- porte plus que les syndicats eux-mêmes dont il est issu. Cette réaction vitale est le plus grand effort quï ait été tenté pour reconstituer la société française désagrégée depuis plus d'un siècle.

Examinons donc le syndicalisme au point où il em est, dans ses discours véhéments, dans ses manifes- tations turbulentes, et aussi dans son esprit orga- nique qui trop souvent s'ignore.

L'acte constitutif de la Confédération générale du- travail, adopté au congrès de Limoges, en 1895,. déclare dans son premier article : « Les éléments constituant la Confédération devront se tenir en de- hors de toutes les écoles politiques ».

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