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112 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

Eli effet, c'est surtout de 18j1 îi 1874 que s'est élevé le prix de la main-d'œuvre, de plus du double, exactement 55 0/0. De 1874 à 1892, ce prix s'est élevé encore de 30 0/0. Et jusque-là, on peut dire que celte progression était réelle, puisqu'on a pu éta- blir que, pour la période de 1853 à 1903, le coût de l'entretien global d'une famille ouvrière ne s'était pas accru de plus de 20 0/0. Mais pour ces dernières années (de 1895 à 1906), si les salaires ont haussé de 12,5 0/0, en quatre ans (de 1905 à 1908), le budget de dépenses des Parisiens s'est enflé de plus de 18 0/0.

Au reste, c'est parce qu'ils ont éprouvé les incon- vénients de la grève partielle que les syndicalistes ont imaginé la grève générale. Gribouille est éternel.

Les grèves générales corporatives et régionales qui doivent préluder à la grève générale auront-elles plus d'efficace? On ne peut répondre qu'en se répé- tant. La grève ne produit ni n'organise, elle ne sau- rait accroître réellement le bien-être général. C'est de la guerre. Quand elle triomphe, ses prises, comme i les rançons de la guerre, ne se renouvellent point. Elles compensent à peine les pertes.

Quant à la grève générale elle-même que préco- nisa M. Briand,en 1892 et 1894, dans divers congrès ouvriers, c'est la révolution sociale uniment. Et ce mythe n'*a peut-être pas d'autre signification que de nous montrer comment, sous un régime parle- mentaire, on devient ministre.

Mais cette conception de la grève générale dans le peuple tient à un ensemble très complexe d'im- pulsions inconscientes, d'idées simplistes, d'instincts