Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 111

de Tentrepreneur, et il y a les risques. Les associa- tions ouvrières de production, gérées par les travail- leurs eux-mêmes, ne peuvent distribuer des salaires beaucoup plus élevés que les patrons, et quelques- unes font faillite. Dans ces conditions, s'acharner à cette fin d'élever les salaires, nominalement, c'est ne j poursuivre que des apparences, troubler l'industrie i et le commerce pour rétablir en fin de compte les I mêmes rapports, c'est-à-dire, avec des chiffres diffé- rents, le même pouvoir d'achat du salaire. j Lorsque les dictateurs prolétariens de la C. G. T. attribuent aux grèves et à toutes les formes d'action I directe qu'ils inspirent l'augmentation des salaires et la diminution des heures de travail, ils sont ingénu- ment optimistes, comme tous les fonctionnaires et les dirigeants irresponsables, — et par là ils nous dé- montrent que ceux de demain auront les mêmes j vices que ceux d'aujourd'hui. Ils se leurrent. I Sans doute, l'ouvrier parisien qui gagnait en (moyenne 6fr. 37 en 1896 recevait 7 fr. 19 en 1906, jsoit une augmentation de 12,5 0/0, et, dans le même I temps, en province, les salaires passaient de 3 fr. 85 là 4 fr. 10, soit une augmentation de 7 0/0. Mais ipeut-on considérer cela comme une amélioration du sort de l'ouvrier et l'attribuer aux grèves? Nous ne le croyons pas. D'abord, parce que le coût de la vie a suivi exactement la même progression, ensuite, parce que les chômages ont été plus fréquents ; en- fin, parce que cette ascension a été bien plus consi- dérable et réelle avant l'extension des syndicats et la pratique cca?ante des grèves.