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110 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

blc dos travailleurs, — et ce n'est pas ce qui import( le plus pour les travailleurs, — ne se peut obtenir! que par une meilleure économie des produits di! travail et surtout une plus grande production.

En somme, les résultats des grèves seraient appré ciables pour les ouvriers, s'ils n'étaient payés par tanl . de souffrances et surtout s'ils étaient durables et réels. |

Au surplus, les mouvements sociaux sont beau- coup trop complexes pour pouvoir être déterminés! par des chiffres sur d'aussi faibles moyennes. j

En général, les grévistes réclament une diminu- tipn de temps de travail ou une augmentation de sa- laires. Or, une diminution d'heures de travail a pour effet de propager le travail aux pièces qui permet une exploitation plus intensive, et une augmentation | de salaires n'est pas toujours réelle, à tout le moins! définitive.

Le salaire est bilatéral. Ainsi, fonder une coopé- rative qui fait baisser le prix des objets de consom- mation est une manière, et non la moins bonne, de faire hausser les salaires sans y toucher.

Mais on ne voit que le salaire nominal. C'est là un des préjugés ouvriers à redresser. Et puis, les sa- laires ne se peuvent accroître indéfiniment. Il est uneij limite qui ne saurait être dépassée, et il semble bien, en l'état présent du machinisme, de la technique eti| de l'organisation du travail, qu'ils aient atteint cette i limite.

En effet, dans la grande industrie la plus produc- trice, on ne peut évaluer à plus de 10 0/0 des salaires, soit 0,40 à 0,60 par ouvrier et par jour les bénéfices