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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 109

L'offre et la demande ne suffisent point à tout ex- pliquer. Pour que le salaire s'élève, il faut aussi que ia production s'accroisse,car c'est avec la production même qu'il se paye ; et pour que la production s'ac- croisse, il faut, d'une part, un capital bien employé, pour un machinisme perfectionné et des directions itechniques sûres ; d'autre part, une main-d'œuvre ^habile, active, bien disposée. Le fonds des .salaires, jc'est l'ensemble de la production. Le prélèvement du jcapital est peu de chose. Le mieux-être du travail- lleur n'est donc pas une question de répartition, comme l'imaginent les socialistes ; mais une question d'organisation du travail.

Les grèves ne font hausser les salaires que nomi- nalement ; en réalité, elles paralysent leur ascension normale, elles les font baisser réellement.

Les syndicalistes, il le faut reconnaître, justifient la grève autrement. D'après M. Hubert Lagardelle, qui est avocat, elles auraient pour fin de « jeter le capitalisme dans les voies du plus haut perfection- nement possible, de surexciter l'ardeur des maîtres de la production ». Il est indubitable que, jusqu'à un certain point, elles y réussissent ; mais non passé ce point. Les industries sont solidaires ; des grèves trop fréquentes leur «communiquent un état de lièvre et d'insécurité qui les intimident, les plongent dans le marasme et les détraquent. x\lors, les capitaux se refusent, les machines ne se renouvellent plus, les usines se ferment, et la production langujt, le chô- mage et la misère sévissent...

Concluons. L'amélioration matérielle de l'ensem-