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108 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

« Au point de vue des résultats, 263 grèves, aver 24,369 grévistes, ont été suivies de réussite ; 490 grè ves, avec 130,806 grévistes, se sont terminées pa une transaction ou réussite partielle ; 522 grèves»! avec 42,786 grévistes, ont complètement échoué. Lî proportion des grèves où les grévistes ont obteni satisfaction a donc été de 20 0/0.

i( Et maintenant, quel a été le bilan de ces grèves*

(( Le calcul n'a pu être fait par la Direction di Travail que pour 681 grèves — sur 1,275 — moti-t vées par des demandes d'augmentation de salaire? ou par des réductions de salaires et qui ont compte 92,985 grévistes sur 197,961.

« En tenant compte des salaires avant et après la grève, ainsi que du nombre des journées chômées on constate que le montant des salaires perdus pai les grévistes s'élève à 7,095,323 francs, représen-i tant une perte moyenne de 76 fr. 83 par gréviste.

<( Le tiers environ de cette somme — soit 2,250,077 francs — a élé définitivement perdu. Gel sont les salaires des grévistes qui ont échoué complè- tement dans leurs réclamations. Quant aux grévistes qui ont réussi à obtenir tout ou partie de leurs re- vendications, il leur a fallu en moyenne 180 jours de travail pour compenser les pertes subies ».

Ainsi, la grève absorbe trop les syndicats. C'est un désastreux préjugé, mais que les économistes ont répandu. N'est-ce pas Cobden qui a dit : << Quand deux ouvriers courent après le patron, les salaires baissent ; quand deux patrons courent après Tou- vrier, les salaires haussent » ?