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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 107

Tsans ressort, où les classes riches ne se reconnaissent I plus aucun devoir grave, — la guerre des bras croisés [[.est la seule raison pacifique que peut faire entendre 'le prolétariat. Ce fut un frein nécessaire qui a empê- Iché la bourgeoisie d'épuiser le capital humain dont (elle avait Tadministration provisoire. Ce fut un sti- j mutant qui a obligé les chefs d'industrie, pour satis- ( faire aux exigences des ouvriers, à imaginer et em- ployer de meilleurs dispositifs mécaniques et de plus {savantes techniques. Sans les grèves, les colères po- Ipulaires se fussent concentrées et tout eût sauté un jour ; le prodigieux développement industriel du xix^ siècle n'eût pu s'accomplir. Les grèves ont été d'utiles soupapes de sûreté.

En dix ans, de 1890 à 1899, il y a eu 4,194 grèves englobant 922,080 ouvriers, et 24 0/0 ont donné en- tière satisfaction aux grévistes, 31 0/0 ont été con- clues par des transactions, 44 0/0 ont échoué.

En quatre ans, de 1901 à 1904, il y a eu 2,628 grè- ves englobant 718,306 travailleurs, avec 24 0/0 de réussites, 38 0/0 de transactions et 37 0/0 d'échecs.

La Direction du Travail a publié cette note sur le mouvement gréviste en 1907 :

<( Il a été signalé au ministère du Travail 1,275 grèves comptant 197,961 grévistes (164,824 hommes, 23,177 femmes, et 9,960 jeunes gens), et atteignant 8,365 établissements. Ces grèves ont entraîné 3,562,220 journées de chômage, dont 3,048,446 chô- mées par les grévistes, et 513,774 chômées par des ouvriers que la grève de leurs camarades avait privés de travail.