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106 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

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pas encore arrivés à convaincre les camarades de la nécessité de Teffort individuel. L'éducation demande du temps, beaucoup de temps. Ne désespérons^ pas I... ».

Les syndicats, il est vrai, abusent des grèves. Or elles coûtent gros, et, somme toute, plus aux ou- vriers qu'aux patrons. Elles énervent le commerce, affaiblissent Tindustrie au profit de la concurrence étrangère. Elles exaspèrent les haines de classe. De leur côté, les entrepreneurs répondent aux menaces de sabotage, de « grève en travaillant », par le lock- out, la grève patronale.

Beaucoup de grèves sont fomentées par des poli- ticiens qui préparent ainsi leur candidature ou assu- rent leur réélection, par des agents provocateurs à la solde d'États étrangers, par les patrons eux-mê- mes ou des financiers dans un but de spéculation. Depuis que la C. G. T. a pris la direction du mouve- ment syndical, ces grèves contre-ouvrières, surtout les grèves électorales, tendent à disparaître. Ce n'est pas un des moindres services que cette organisation rend au prolétariat et au pays. Il est curieux de re- marquer, à ce sujet, que, lorsque son action est pré- cise, éducative, efficace vraiment, elle est, — contre ses discours, — essentiellement patriotique et orga- nique. Si les grèves furent parfois imprudentes, elles ont été souvent nécessaires. Dans la société désagré- gée que nous a laissée la Révolution, où il ne sub- siste plus d'autre pouvoir spirituel que celui — né- faste — des griots de la presse et de la politique électorale, où l'opinion publique reste sans direction,