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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 105

liticiens et, dorénavant, je ne veux plus voter. Tous les politiciens sont des fourbes. Le mieux est de s'or- ganiser en dehors d'eux et contre eux, syndicalement et coopérativement. Le syndicat, pour être fort, doit^ malgré ce que disent beaucoup de socialistes, faire œuvre partielle de mutualité. L'idée purement syn- dicale ne peut suffire à grouper les individus; l'é- goïsme humain a sa part dans nos décisions. Pour être forts, disais-je à l'une de nos dernières réunions, il faut que, professionnellement, nous soyons capa- bles, il faut que nos patrons soient dans Talternative d'accepter nos idées ou d'aller à rencontre de leurs intérêts en nous renvoyant. Il faut que nous soyons moraux, sobres ; que pas le plus léger reproche d'in- conduite ne puisse nous être fait; il faut que nous soyons d'une scrupuleuse honnêteté; il faut arracher à nos patrons, par la dignité de notre vie, un cri d'admiration... J'ai pu insuffler à quelques cama- rades ces idées. Silencieusement, nous travaillons dans notre petit coin. Notre syndicat a compris la nécessité de l'enseignement professionnel et a orga- nisé des cours de comptabilité, d'anglais, allemand, espéranto, français, et s'est entendu avec les cercles sténographiques pour organiser des cours de sténo- graphie en commun. Les résultats obtenus sont plus que satisfaisants. Notre syndicat compte 1,018 mem- bres et, avec fierté, nous pouvons le croire le pre- mier de province, sinon par le nombre, du moins par l'organisation. Est-ce 1,000 syndiqués? Non, ne le croyez pas ! Il y en a peut-être 80 qui sachent ce qu'ils veulent : les autres... ils suivent. Nous ne sommes