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102 PREMIÈKE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

rait entreprendre avec eux aucune action positive. Dans quelques Bourses du travail, on lutte donc contre le cabaretier, qui était indifférent, sinon sym- pathique au socialisme, et que le parlementarisme avait promu grand électeur.

La label, on le sait, est une étiquette corporative apposée sur les articles fabriqués dans les condi- tions admises par le syndicat. Cela pourrait être un moyen de moraliser la production et la consomma- tion. En effet, pour faire accepter cette marque au public, il faudrait que le syndicat en fît une garantie sérieuse contre la camelote et la malfaçon. M. Charles Gide a fort bien remarqué que « la label a cette pro- priété nouvelle et curieuse de solidariser à la fois : les intérêts des ouvriers, car elle est l'attestation d'un travail loyalement payé; les intérêts des fabri- cants, car elle donne à leurs produits une marque de fabrique qui a son prix ; les intérêts des consom- mateurs surtout, car elle leur garantit un travail soigné ».

Voilà le corporatisme en jeu, — et c'est la meil- leure réfutation pratique de la lutte de classe.

Certes, dans la pratique encore hésitante du syn- dicat, il en va autrement, et la label n'empêche point le <( sabotage ». Mais c'est contradictoire. Ces deux procédés se nient.

Quoique la loi de 1884 sur les syndicats, mêiue combinée avec celle de juillet 1901 sur les associa- tions, ne permette aucune action positive étendue, au l^r janvier 1909, 5,500 syndicats avaient fondé : 1,162 offices de placement, 1,237 bibliothèques pro-