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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 97

à l'individualisme qui les aggrave tout en suppri- mant les remèdes, ces causes profondes entraînent, dans une proportion croissante et inévitable, la fin deTapprentissage. Elles doivent aussi rejeter chaque obstacle particulier qui voudrait corriger quelqu'un de leurs effets ».

Ainsi donc, une organisation d'ensemble s'impose, et des libertés dans l'État sont nécessaires. Ce sont les syndicats qui peuvent seuls rétablir l'apprentis- sage. Nous citerons encore M. J. de Bonne :

(( Cette organisation doit être la corporation dans ses limites corporatives qu'elle ne dépassera point, mais que nul étranger au métier ne franchira du dehors; elle a droit, comme jadis, à un blason qui la distingue, qui traduise dans un emblème sa légi- time fierté d'être et de posséder. Elle exige de n'être qu'elle-même, mais elle-même pleinement, plus que dans la dernière période de son histoire passée, où le déplacement trop fréquent de ses frontières ris- quait d'affaiblir peu à peu sa raison d'existence, plus surtout que sous le régime socialiste d'une dé- mocratie économique, où dominerait la tyrannie administrative des plus rusés ou des plus violents, si l'on voulait logiquement éviter l'aristocratie des compétences et des aptitudes ».

La corporation devrait aussi assurer les travail- leurs contre les divers risques du métier, k. son dé- faut, la loi sur les accidents du travail s'impo- sait (1) ; mais elle ne peut s'étendre à toutes les

(!) La statistique des accidents du travail eu 1907, d'après les ordonnances et les jugements rendus dans l'année, établit

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