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96 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

est un tabou électoral. On a répondu qu'on le chan- gerait quand on lui aurait trouvé une situation équi- valente.

A l'École Estienne, ce n'est pas très brillant non? plus. Imaginons qu'il en est de même partout.

La vérité, c'est que l'État ne se peut substituer qu'accidentellement aux corporations et aux familles^ — et son apprentissage vaut son éducation et son assistance.

11 y a un projet de loi sur l'enseignement tech- nique qui va venir en discussion. On va avoir le cours professionnel obligatoire. A supposer que cela ait quelque efficacité, rien ne sera plus facile que de tourner cette loi. il en sera comme de toutes les mesures législatives.

Depuis la fameuse loi Le Chapelier des 14-17 juin 4791 jusqu'à présent, on peut suivre la décadence de l'apprentissage. Certes, la tendance organique au contrat et à la réglementation corporative réapparaît toujours, et il ne serait point difficile de la découvrir dans les syndicats, mais le désordre général l'em- pêche de se réaliser complètement. Dans son Ètiide^ sur ^apprentissage^ M. J. de Bonne l'indique bien :

(( Dans l'état inorganique actuel du monde du travail, la concurrence effrénée laisse d'une part l'ouvrier à son isolement et fait baisser les salaires, d'autre part le force irrésistiblement à supprimer tout lien personnel, toute entrave, même bienfai- sante pour l'avenir, qui le gênerait dans la poussée universelle, où chacun s'efforce de ne pas être écrasé. Nécessité de vivre ou exagération des besoins, grâce