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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 95

Germain-Pilon, 560 fr. En tout, pour 1,200 élèves, 1,100,000 francs.

Mais ces chiffres doivent être doublés, puisque le déchet qui se produit à la fin de la première et de la seconde année est de 67 0/0 à TÉcole BouUe, 55 0/0 à l'École Germain-Pilon, 50 0/0 à l'École Estienne, etc.

Et cela pour faire des déclassés ; car les meilleurs élèves ne seront jamais que des contre-maîtres ama- teurs, s'ils ne recommencent pas un apprentissage pratique à l'atelier.

Les métiers n'en vont donc pas mieux. Les ou- vriers, les syndicats ont toujours déclaré que « c'est rendre un mauvais service à un jeune homme que de lui faire perdre — ou à peu près — trois ou quatre années de sa jeunesse dans une de ces écoles professionnelles ».

Tout ce qu'on pourra dire pour l'apprentissage étatisé ne vaudra point contre ce fait indubitable : la décadence professionnelle que ces écoles, déjà assez nombreuses, n'enrayent point, et la multipli- cation menaçante des jeunes hommes sans métier.

Voici rÉcole Boulle, par exemple. Quand ils vont jusqu'au bout de leurs quatre années d'enseigne- ment, ce qui est heureusement assez rare, les élèves n'ont appris qu'à avoir des prétentions. Ils sont inu- tilisables pour l'industrie, s'ils ne refont leur appren- tissage. Pour le directeur, électeur influent, l'étude des anciens styles français est du temps perdu. Un professeur est tellement incapable que les élèves ont fait demander son déplacement. Ce fonctionnaire