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94 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

sage, il n'y a plus de bons ouvriers. On ne forme plus d'apprentis, ou on les forme mal, on ne trouve plus assez de bons ouvriers.

La crise de l'apprentissage tient à la désorganisa- tion corporative et à la dissolution de la famille. Les expédients philanthropiques ou législatifs n'y peuvent rien. L'enseignement professionnel d'État n'est qu'un débouché pour quelques fonctionnaires inutiles.

L'homme s'élève dans la famille, l'ouvrier se forme dans la corporation. Pour que toutes les fonctions sociales s'accomplissent, il faut reconstituer les or- ganes, et leur rendre leur jeu. Sans doute, c'est contre notre anarchie parlementaire ; mais on ne supplée point la vie.*

L'État n'y peut rien. La loi est insuffisante. Elle le sera toujours. Elle ne peut ne pas l'être, pour les 600,000 enfants du prolétariat qui ont à apprendre un métier.

Relevant du ministère du Commerce, on compte 60 écoles pratiques, 4 écoles nationales profession- nelles, 6 écoles professionnelles à Paris. Il y a aussi des écoles dépendant d'autres ministères, des écoles départementales et municipales, des écoles privées et 4,000 cours professionnels. Les écoles ont 20,090 élèves et les cours 60,000.

Relevons ces détails. Ils nous éclairent sur ce que peut être l'enseignement officiel. Voici le prix de revient d'un élève pour chacune des écoles profes- sionnelles de Paris : Pour Diderot, 1,250 fr. ; pour Bernard Palissy, 435 fr. ; pour Dorian, 1,240 fr. ; pour Estienne, 965 fr. ; pour Boulle, 1,075 fr. ; pour