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Il CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME 91

1 furent tournées. S'il n'y a plus d'enfants de six ans i dans les usines, c'est bien moins parce que la loi Tin- 1 terdit que parce que, avec le nouveau machinisme perfectionné, l'industrie exige une main-d'œuvre plus exercée, à tout le moins des travailleurs plus

vigoureux. Mais elle emploie la mère, et le résultat

j est pire. Les corporations n'eussent pas laissé péné- trer la femme à l'usine.

Les lois électorales sont nombreuses. Elles sont funestes le plus souvent. Parfois, elles paraissent ! bienfaisantes, mais ce ne sont pas les moins redou- I tables par leurs répercussions.

Si la loi du 30 mars 1900, par exemple, n'a pas atteint vraiment l'exploitation intensive du surtravail de la femme et de l'enfant, elle a eu d'autres résul- tats. Quels? M. Paquier nous le dit dans le Temps : « La principale cause de la crise dont souffre, avec Tappreniissage, notre industrie nationale, et qu'avait révélée la première de nos grandes expositions uni- verselles, incombe au Parlement lui-même, et réside dans la loi du 30 mars 1900, qui limitait à dix heures par jour le travail dans les usines et manufactures, où se trouvaient des apprentis et jeunes gens de moins de dix-huit ans. En préparant cette loi dans l'intérêt de la classe ouvrière, le législateur ne pré: voyait pas qu'il faisait à cette dernière un bien fu- neste présent, car il condamnait au chômage et à l'impuissance ceux qu'il voulait protéger. Cette loi visait, nous le savons, les ateliers mixtes et subor- donnait la durée du travail pour les ouvriers à celle des apprentis. Les premiers voyaient donc leur