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90 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

Le syndicat règle le nombre des apprentis, lâche à restreindre Todieuse exploitation de la femme et de Tenfant, enraye la décadence du métier par ren- seignement professionnel.

Si rÉtat doit être fort pour mieux remplir ses fonc- tions, il ne faut pas qu'il absorbe toutes les libertés et forces sociales. C'est à chaque groupe social qu'ap- partient l'organisation de sa fonction. C*est aux syn- dicats qu'il appartient d'organiser le travail. Ni anarchie, ni étatisme : l'ordre par la liberté réglée des forces.

Or les conditions de la vie ne changent point. Le machinisme et la grande industrie, quoi qu'en pen- sent les marxistes, n'ont point modifié les lois de constance organique. Le syndicat organisé ne sera pas très différent de l'ancienne corporation. S'il Test tant, aujourd'hui, c'est qu'il est loin d'être organisé.

La suppression des jurandes et maîtrises, en 1791, ce fut l'exploitation sans frein des enfants et des femmes. On voit mieux ce que valaient les corpora- tions quand on lit : « Vers 1840, il y avait même, à Sainte-Marie-aux-Mines, de pauvres petits dévideurs de cinq ou six ans qui travaillaient quatorze heures par jour et tombaient épuisés sur le métier » (1).

Il a bien fallu, à défaut des groupes organisés, que le législateur intervînt; mais il n'a pu le faire qu'à contre-sens, en entravant le commerce et l'industrie; et presque toujours ses dispositions tracassières

(1) Pierre Brizon, L'Apprentissage ; hiei\ aujourd'hui y. demain.