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88 PREMIÈRE PARTIE — LA CRISE ÉCONOMIQUE

renées internationales pour la protection ouvrière qui se sont tenues à Berne, en 1905 et en 1906, avaient pour but rinterdiction de remploi du phosphore blanc dans la fabrication des allumettes et du travail de nuit des femmes. C'est un commencement. Il est évident qu'une législation internationale du travail tend à s'élaborer.

D'impérieuses nécessités déterminent cette évolu- tion. Elles proviennent de deux faits considérables : la Révolution qui a dissous les corporations, la ma- chine qui a fait surgir un industrialisme effréné. Dis- socié, Touvrier serait, dès lors, livré à tous les excès meurtriers d'une exploitation inhumaine si l'État n'intervenait point. De là des réglementations de protection sur le travail des femmes et des enfants, le travail de nuit, Thygiène, etc.. Mais ces régle- mentations, on ne tarde pas à le reconnaître, met- tent les industriels d'un pays dans un état d'infério- rité flagrante en face des concurrents étrangers. Il faut donc internationaliser les lois ouvrières. Car les tarifs prohibitifs, qui réservent aux nationaux le marché intérieur, sont de plus en plus insuffisants, •et, au surplus, d'une médiocre économie. « Avec l'é- quilibre de protection ouvrière assuré par les traités, dit M. Albert Métin (1), les négociateurs français ont inauguré un autre procédé qui a le double avantage

(1) Les Traités ouvriers, — Dans ce livre, M. Albert Métin fait un bref historique des conférences diplomatiques et congrès internationaux pour la protection ouvrière et la législation du travail qui eurent lieu à Berlin (1890), Zurich (1897j, Bruxelles (1897), et Paris (1900), et dont les travaux et les vœux prépa-