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CHAPITRE IV — LE SYNDICALISME ^ 87

n'est plus déterminé par le simple fait qu'un homme n'a pas dîné depuis deux jours, mais par Tétat du marché ». Et la conséquence immédiate, c'est que les patrons se sont syndiqués aussi, et dans une pro- portion plus forte que leurs ouvriers (22 au lieu de 16 0/0). En 1890, il n'y avait que 1,000 syndicats patronaux avec 93,000 membres ; en 1900, il y avait 2,150 syndicats patronaux avec 158,000 membres; en 1908, il y avait 4,000 syndicats patronaux avec 330,000 adhérents ; ce nombre représente 22 0/0 des patentés du commerce et de Tindustrie (environ 1,500,000), — et aux menaces de grèves, ils répon- dent parfois par le lock-out.

Le syndicat, par l'action directe ou la pression mo- rale, impose aux législateurs le vote des lois sociales d'hygiène ou de réglementation du travail, et, mieux que les fonctionnaires prudents de l'Inspection du travail, il les fait respecter. Ce n'est pas à dire, on rentend bien, que tous les moyens qu'il emploie sont admissibles et que toutes les lois dites ouvrières soient applicables ou efficaces : nous nous bornons à exposer des faits. En tout cas, il tend à former une opinion publique internationale, — par la manifestation du 1®' Mai, par exemple, — qui en permet l'application.

Avec rabaissement nécessaire des barrières doua- nières, la facilité croissante des transports, partant une concurrence industrielle et commerciale qui s'universalise, la plupart des questions ouvrières ne peuvent être résolues sans des ententes internatio- nales. Nous avons déjà des accords internationaux relatifs aux accidents du travail. Les deux confé-