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vaines toujours. Mais c’est ainsi, il est vrai, qu’on rassemble les badauds avec des phrases, sur des mots, pour des paroles. Au surplus, les « réformateurs » amateurs s’en grisent, les politiciens en vivent et la France en crève.


V. — L’action utile.


L’anarchie n’a passé dans les actes qu’après avoir atteint, à travers l’intelligence, les sentiments. La source est donc intellectuelle et morale.

Chaque civilisation est née et vit d’une religion, c’est-à-dire une synthèse subjective qui rallie, relie, règle, dirige, exalte. Le corps ne fait que l’animal. C’est l’âme qui fait l’homme. En 1879, Renan recommandait à l’élite de se défier « d’une kultur qui ne rend l’homme ni plus aimable ni meilleur ». Parce que toute société, essentiellement, est une spiritualité, toute maladie sociale est de l’âme. C’est là qu’il convient d’appliquer le traitement. Et cela est moins facile, évidemment, que d’écrire des projets de lois et d’élaborer des statuts pour la Société des nations.


VI. — Du progrès par la soumission.


L’origine de l’anarchie qui s’universalise remonte très loin, peut-être même à la décadence des antiques théocraties.