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avec rage, tristement, contraint comme un ilote, pour un gain fictif, décevant, qu’il gaspillera bêtement.

La corporation était bien un organe social remplissant sa fonction ; le syndicat n’est encore qu’un groupement grégaire de besoins, d’envie et parfois de haine. Il attire tous les mauvais bergers.

Surélever les salaires n’a pour effet que d’abaisser en proportion le pouvoir d’achat de la monnaie. Et cela ne saurait améliorer le bien-être réel, puisque la production ainsi est réduite en quantité et en qualité, puisque le crédit est troublé, puisque le capital inquiet se réserve ou s’évade, et donc puisque l’intérêt et le profit sont accrus. En définitive, le rendement général étant moindre, les frais généraux grossis, le coulage aggravé, comment la répartition pourrait-elle être plus large ?

Si le syndicalisme n’est pas ramené à sa fonction propre qui est d’organiser le métier, à la convergence nécessaire par un pouvoir central régulateur et un pouvoir moral éducateur, il restera l’instrument redoutable des fomentateurs et profiteurs d’émeutes.

C’est ainsi que, dans ces derniers temps, les bas démagogues qui exploitent le syndicalisme ont prétendu le faire intervenir dans la conduite de la guerre comme ils vont lui faire trancher les plus épineuses questions diplomatiques.