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XXV. – Du « droit » de gouverner.


Avec le nombre, qui est l’instinct violent et l’ignorance, ce n’est plus le savoir et l’intelligence qui guident. La société est décérébrée.

On en vient ainsi à considérer le gouvernement, non plus comme une fonction indispensable à toute société, mais comme un « droit » pour tous. Là encore, le moyen est pris pour la fin.

De même que pour la propriété, ici, chaque électeur, dissocié, ne voit plus que les avantages personnels du commandement. Le sens social du continu, du solidaire achève de s’oblitérer tout à fait.

Alors que la métaphysique politique anthropomorphise de pures entités sans contenu réel, elle fait considérer comme des abstractions négligeables les seules grandes réalités sociales que sont les êtres collectifs : famille, cité, société, Humanité.

Il n’y a donc plus que le Moi d’un jour. Et tout est « droit » pour l’impulsion égoïste que rien ne contient plus, que tout exalte.

Mais le « droit » n’est jamais, en définitive, que pour la force, et la plus brute, — sinon pour la ruse la plus retorse. L’anarchie aboutit à la tyrannie.