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UNE DIRECTION '. LE POSITIVISME 83

laboratoire était organisé pour le service humain. Mais, de toute façon, l'ordre spirituel importe beau- coup plus. Mieux aurait valu, par exemple, que tant d'inventions, qui ont rendu la guerre si meurtrière, eussent attendu des temps moins anarchiques; ou encore que la connaissance de la composition chi- mique des étoiles ait été quelque peu différée, mais que les grandes lois de la sociologie statique et même cinématique fussent moins ignorées ou moins mé- connues.

« La foi positive expose directement les lois effec- tives des divers phénomènes observables, dit A. Comte, tant intérieurs qu'extérieurs, c'est-à-dire leurs relations constantes de succession et de simi- litude, qui nous permettent de les prévoir les uns d'après les autres. Elle écarte, oomme radicalement inaccessible et profondément oiseuse, toute re- cherche sur les causes proprement dites, premières ou finales, des événements quelconques. Dans ces conceptions théoriques, elle explique toujours com- ment et jamais pourquoi. Mais, quand elle indique les moyens de diriger notre activité, elle fait, au contraire, prévaloir constamment la considération du but, puisqu'alors l'effet pratique émane certaine- ment d'une volonté intelligente. »

D'autre part, « la destination pratique de la systé- matisation subjective détermine sa nature théo- rique ».

Comte a délimité la sphère de l'activité, de la sensibilité et de l'intelligence humaines. C'est tout l'humain. Et donc tout le social. Loin de restreindre la puissance humaine, cette sage humilité élargit l'intelligence, avive la sensibilité et surexcite l'éner-