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UNE DIRECTION I LE POSITIVISME 65

qu'elle emploie ne sont plus eux-mêmes que de vé- ritables faits, seulement plus généraux et plus abs- traits que ceux dont ils doivent former le lien. Quel que soit d'ailleurs le mode, rationnel ou expérimental, de procéder à leur découverte, c'est toujours de leur conformité, directe ou indirecte, avec les phé- nomènes observés que résulte exclusivement leur efficacité scientifique. La pure imagination perd alors irrévocablement son antique suprématie men- tale et se subordonne nécessairement à l'observation, de manière à constituer un état logique pleinement normal... En un mot, la révolution fondamentale qui caractérise la virilité de notre intelligence con- siste essentiellement à substituer partout, à l'inac- cessible détermination des causes proprement dites, la simple recherche des lois, c'esL-à-dire des rela- tions constantes qui existent entre les phénomènes observés. »

Par la classification des sciences, la loi des trois états, la distinction primordiale de l'abstrait et du concret, du pratique et du théorique, le relativisme fondamental, les principes de solidarité et de conti- nuité sociales, Comte démontre la constance des rapports d'où procède le développement scientifique, philosophique et moral de l'humanité.

Sa classification d'après la complexité croissante et la généralité décroissante de l'objet propre à chaque science signale à la fois la dépendance et l'autonomie de chacune des sciences par rapport à celle, plus simple, qui la précède. Soit: la mathéma- tique, l'astronomie, la physique, la chimie, la bio- logie, la sociologie, enfin la morale. Ainsi, dès l'abord, le matérialisme se trouve écarté, qui se ré-