Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

48 UN MAÎTRE : AUGUSTE COMTE

faut-il que ce fils de la Grande-Grèce ne puisse se défaire de cette manie pernicieuse des acrobaties dialectiques qui l'a conduit à lier la doctrine régé- nératrice à un cadavre que sa logique drue ni son ardeur ne parviendront à galvaniser ? Il s'y perd, et c'est une grande force qui se gaspille. C'est bien à son propos qu'on pourrait soutenir le paradoxe de Jules Tellier : « La logique est une maladie de l'esprit. » Certes, il a rendu des services éminents à la France non moins qu'à l'esprit universel. Mais ceux qui l'en louent, parfois avec excès, ils le mésestiment. Lui-même ne mesure pas exactement ses possibilités. Être seulement le directeur d'inconscience d'un parti et le rédac- teur d'un journal d'opinion tirant à 200.000 ex., que c'est peu quand on est Maurras ! Je vois surtout les services qu'il n'a pas rendus, tout ce qu'il pou- vait si son zèle et son génie s'étaient donnés sans condition et sans entêtement de partisan.

Après avoir pénétré dans la citadelle de la méta- physique et du déisme romantique qu'est la Sor- bonne, le positivisme fait irruption dans le sanctuaire du jurisme individualiste, la Faculté de Droit. On a osé y soutenir des thèses de doctorat sur la politique positive, et un professeur de droit, au nom du posi- tivisme, vient attaquer la notion même de « droit ».

A l'idéologie métaphysique de la réalité et de la souveraineté de l'individu, qui est le fondement du « droit > •, M. Léon Duguit substitue le concept posi- tif de solidarité et de continuité. « On a compris d'abord, écrit-il, que le droit de puissance publique ne peut s'expliquer par une délégation divine. On comprend maintenant qu'il ne s'explique pas davan-