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40 UN' MAÎTRE ! AUGUSTE COMTE

dont les travaux s'éloignent le plus des travaux du fondateur de la science (Comte). Elle est aussi ma- nifeste chez le profond théoricien de Tévolution- nisme, Herbert Spencer, que dans la grande œuvre d'Alberd Schàffle ; tous deux la reconnaissent, et chez tous deux se voit la forte empreinte de la loi de subordination qui place la sociologie au sommet des sciences. Le langage de Gumplowicz et de Gid- dings témoigne aussi éloquemment de cette influence que celui de De Greef et de Bernés, qui se rappro- chent bien plus du plan primitif. Pour ceux-là comme pour ceux-ci, l'impulsion de Comte a révo- lutionné la pensée scientifique, et les écoles les plus diverses la subissent aujourd'hui encore. »

Les ouvrages de M.-J. Guyau, mort trop tôt, re- flètent aussi le positivisme, notamment l'Irréligion de l'avenir, malgré son titre impropre, et aussi Y Art au point de vue sociologique.

Parmi les nombreux politiciens que, pour le mal- heur de notre pays, notre absurde régime fit défiler au pouvoir, s'il y en eut trois ou quatre qui firent parfois, à peu près, figure d'hommes d'État, ceux-là n'ignoraient pas Comte. Jules Ferry avait pour livre de chevet le Système de politique. André Lavertujon, positiviste convaincu et collaborateur intime de Gambetta au Gouvernement de la Défense nationale, rappelle que « Blanqui comme Barbes, au milieu de leurs déviations anarchiques, avaient été ébranlés par la doctrine positive, au point de s'adresser à Comte pour lui demander son appui et ses con- seils ». Si Clemenceau n'avait pas oublié les convic- tions de sa jeunesse et les principes éternels de la politique positive, il ne se fût pas amusé à railler la