Page:Deherme - Aux jeunes gens.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE DIRECTION l LE POSITIVISME 6

Enfin, Comte prend un soin extrême, parfois excessif, à découvrir ses précurseurs, à marquer ce qu'il leur doit. Et il se projette ainsi dans la posté- rité. A la fin de sa vie, ses méditations étaient deve- nues posthumes. C'est ainsi que, traçant son plan de pédagogie positive, pour s} 7 stématiser plus complè- tement, il suppose, en i856, qu'il écrit en 1927, la religion positive devant être normalement établie depuis 1889.

Sa doctrine qui ne laisse en dehors d'elle que l'in- cognoscible est le terme du passé et le départ de l'avenir. Parce qu'elle est relativiste, elle est défi- nitive.

II Son opportunité.

Lorsque Comte commet quelques erreurs de dé- tail ou d'estimation, — par exemple, comme on vient de le remarquer, sur la rapidité de l'évolution mentale (1), — ce n'est qu'en le suivant et par sa méthode qu'on les peut définir exactement. Si les suggestions de son cœur l'amènent à devancer l'heure du positivisme, cela nous rappelle sa loi sur la décomposition plus rapide que la recomposition.

(1) « Illusion commune à tous les grands réformateurs, remarque Renan. Jésus se figurait le but beaucoup plus proche qu'il n'était ; il ne tenait pas compte de la lenteur des mouvements de l'humanité ; il s'imaginait réaliser en un jour ce qui, dix-huit cents ans plus tard, ne devait pas encore être achevé, »