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UNE DIRECTION I LE POSITIVISME 129

d'une manière plus complète et plus familière, l'im- muabilité essentielle de l'ordre extérieur et notre intervention accessoire. Même le langage et par suite l'art se trouvent dès lors modifiés en nous rat- tachant mieux au monde comme à l'humanité. »

Et quand cette patrie est la nôtre, à l'heure pré- sente, on n'aime et ne sert vraiment l'humanité que par cette France qui vient encore de s'en montrer l'âme héroïque. Il ne saurait y avoir de neutralité entre la barbarie et la civilisation, entre l'argent corrupteur et l'esprit éducateur, entre l'anarchie et Tordre.

Du particulier au général, du pratique au théo- rique, du concret à l'abstrait, le juge et le sociologue ne considèrent point le crime du même point de vue. Pour l'un, il n'y a qu'un malfaiteur à saisir et à con- damner; pour l'autre, il y a un fait social en rela- tions avec d'autres faits sociaux qui le déterminent. Au demeurant, la vérité de celui-ci, qui guide et prévoit, n'a pas moins de valeur que la vérité de celui-là, qui exécute et pourvoit.

Il en va de même pour l'atroce entretuerie qui n'est pas encore arrêtée. Pour le praticien politique, il y a un peuple et, au-dessus de ce peuple, son chef responsable, qui sont fauteurs directement. Pour le philosophe, il y a une dissolution morale dont les premiers symptômes se révèlent au seizième siècle et qui, successivement, a fait éclater tous les freins. C'est à la faveur de l'anarchie qui en est résultée que l'impérialisme industriel de l'or a pu s'établir. Or nous savons qu'il ne se maintient et ne s'épanouit que par la violence.

Le politique voit et ne doit voir que celui qui a