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Vous fûtes de vaillants soldats, il vous faut être des apôtres fervents. Ayant su vaincre, vous saurez convaincre. Et ainsi, en poursuivant la même croisade pour la civilisation spirituelle, vous vous accomplirez dans la splendeur de l’humanisme.

Les meilleurs s’attardent aux vains regrets des croyances défaillantes ; tels les enfants et les primitifs, d’autres rêvent aux Édens qu’instituent les mots et qu’atteignent les désirs additionnés.

Étourdis par les funestes idéologies dont ils s’enivrèrent jusqu’au délire, vos aînés se sont détournés du Maître qui eût ordonné leurs idées, de la doctrine qui eût condensé et précisé leurs aspirations. C’est pourquoi leur bonne volonté même fut stérile, et nocifs leurs efforts.

À ce moment décisif, l’élite française, qui est pourtant l’élite du monde, s’interroge, hésite encore…

Vous, jeunes gens, vous verrez mieux dans Auguste Comte le plus grand type d’humanité et dans sa doctrine la plus complète synthèse reconstructive. Tant d’atrocités n’ont pu que vous inspirer l’horreur des confusions et des désordres qui les provoquèrent. Vous savez qu’il ne s’agit plus de satisfaire de vaines curiosités de dilettantes décadents, mais de com-